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Harvey Weinstein

Pour faire référence à la page 41 du manifeste


Octobre 2017. Relayée par la presse, une centaine d’actrices, dont Salma Hayek et Angelina Jolie, dénoncent les agissements du producteur Harvey Weinstein qui règne alors sur Hollywood

Traquenards dans des hôtels de rêve. Promotions canapé. Relations sexuelles imposées pour obtenir un rôle. Harcèlement. Viols… La sexualité déviante d’hommes qui, parce qu’ils détiennent un pouvoir et qu’ils sont riches, s’estiment au-dessus des lois. Et, de fait, ils bénéficient (bénéficiaient ?) d’une impunité illimitée, jusqu’en 2017. 


L’inculpation d’Harvey Weinstein n’était pas un coup de tonnerre dans une nuit américaine très sereine. Alors que l’omerta pesait toujours sur Hollywood, un an avant les révélations sur le producteur, l’oscar du meilleur film fut attribué à Spotlight qui reconstituait les investigations du Boston Globe en 2002 sur des crimes sexuels couverts par l’Église catholique. Un autre scandale qui allait migrer des États-Unis au monde entier. 


C’est toute une alchimie qui a provoqué l’effondrement de la tolérance du public vis-à-vis des crimes sexuels en général et particulièrement sur ceux imposés à des mineur.es. L’accumulation d’« affaires » de plus en plus médiatisées. Et finalement la peur de voir ses propres enfants être victimes de prédateurs sexuels… Les opinions publiques ont été confrontées au bouillonnement de paroles poignantes, après des années, voire des décennies de silence. Et comme chaque témoignage en libère d’autres, le mouvement paraît irréversible. L’invisible ne l’est plus. L’indicible cesse de l’être.

Trois ans après la chute du producteur Harvey Weinstein, en octobre 2017, les victimes de violences sexuelles sont mieux entendues. Le signal salvateur serait parti de la capitale mythique du 7e Art, Hollywood, pour gagner ensuite tous les espaces des sociétés dites occidentales : le travail, la religion, la sphère privée, le sport, etc. 


A écouter certains, nous serions dans l’« après Weinstein ». L’abcès Weinstein étant crevé, tout serait réglé. La réalité nous paraît plus complexe et donc plus intéressante. Reprenons les faits. 


L’inculpation d’Harvey Weinstein n’était pas un coup de tonnerre dans une nuit américaine très sereine. C’est toute une alchimie qui a provoqué l’effondrement de la tolérance du public vis-à-vis des crimes sexuels en général et particulièrement sur ceux imposés à des mineur.es. L’accumulation d’« affaires » de plus en plus médiatisées. Et finalement la peur de voir ses propres enfants être victimes2 de prédateurs sexuels… Les opinions publiques ont été confrontées au bouillonnement de paroles poignantes, après des années, voire des décennies de silence. Et comme chaque témoignage en libère d’autres, le mouvement paraît irréversible. L’invisible ne l’est plus. L’indicible cesse de l’être.

L’effet majeur de l’affaire Weinstein, qu’on ne peut séparer des phénomènes « MeToo » et « BalanceTonPorc » en France, c’est la confirmation de l’ampleur d’un fléau social : la criminalité sexuelle. Mettre en doute une accusation individuelle, c’est un réflexe normal chez toutes celles et tous ceux qui, pour des raisons diverses, préfèrent « croire » que ça n’existe pas. Mais cette présomption de mensonge devient inopérante devant des milliers de témoignages.


En France, une affaire Weinstein serait-elle possible ? Jusqu’à 2020, on pouvait en douter, mais les révélations de plusieurs actrices françaises (Adélaïde Bon, Adèle Haenel, notamment) ont porté un sacré coup à l’omerta qui protège le showbiz… 

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