1 sur 5

A   B   C   D   E   F   H   G   I   J   K   L   M   O   P   R   S   T   V   W   Z 

BalanceTonPorc

Pour faire référence à la page 41 du manifeste

Texte rédigé par Jean-Pierre (JPA)


En France, les victimes ont été invitées à nommer sur #balancetonporc, leurs prédateurs. 

Une forme de délation, dans un pays lointainement traumatisé par les dénonciations anonymes envoyées par des milliers de « corbeaux » à l’occupant nazi. Ici, pas de lettres anonymes, mais plutôt une mise au pilori numérique. La méthode a été contestée. 

Le 10 janvier 2018 l’initiatrice du mouvement, Sandra Muller, a été poursuivie en justice par Éric B., premier dénoncé par le hashtag. Éric B. a reconnu les faits et s’en est excusé. Mais il estime que leur révélation sur Tweeter lui porte un préjudice disproportionné… Sandra Muller a été condamnée pour diffamation. Elle a fait appel. 

Nous aurions tant aimé avoir entendu celles et ceux qui ont dénigré #BalanceTonPorc éprouver de la compassion pour les victimes claquemurées dans et par le déni. 

«  Une partie des mondes judiciaire et médiatique a jugé excessive, voire dangereuse comme exemple, l'initiative #balance ton porc. Il me semble voir là une inversion de la hiérarchie des valeurs. En effet devant l'inaction criante de la justice et le désintérêt des médias dominants, les victimes n'avaient pas d'autres solutions que de prendre elles-mêmes leur défense en mains ce qui ne pouvait se faire dans le strict cadre des lois existantes… ou inexistantes. La loi n'est pas divine, elle reflète l'état de conscience des sociétés. L'Histoire l'a montré : elles doivent être bousculées pour avancer lorsqu'elles sont en retard »

#BalanceTonPorc a participé à briser une omerta ravageuse. L’avalanche de tweets qui ont suivi le démontre. L’initiative serait scandaleuse dans un pays où l’institution judiciaire aurait pris la mesure des violences sexuelles et la souffrance des victimes. Qui oserait affirmer que c’est le cas en France ? 

Parlons clair, dans l’hexagone, il n’y a jamais eu de procès contre des vedettes du showbiz, de la littérature ou du cinéma comme il y en a aux USA. Qu’on nous comprenne bien. Nous ne sommes pas des ayatollahs de la répression. Les orientations sexuelles de chacun et chacune relèvent d’une liberté que nous respectons dès lors qu’il s’agit de relations consenties entre adultes. Mais nous souhaitons également que la notoriété, l’argent ou la proximité avec les lieux de pouvoirs ne permettent plus à des justiciables, notables ou puissants, d’échapper aux lois communes. Cela n’a rien à voir avec un quelconque « ordre moral ».

Share by: