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Phénomène Mondial

Pour faire référence à la page 21 du manifeste

Texte rédigé par Homayra Sellier (HS) et Serge Garde (SG)


Sur Internet, tapez le nom d’un pays, n’importe lequel, accolé au mot « pédophilie » (puisqu’il est toujours utilisé), et vous ferez le tour du monde en 80 clics ! Un voyage dans l’inacceptable. Et si, par hasard, vous êtes bredouille dans un pays, ne soyez pas dupe. Ne confondez pas l’invisibilité et l’inexistence. 

L’AFGHANISTAN ?

Le « bacha bazi » ? Vous connaissez ? C’est peu probable, sauf si vous avez vu le film du Suisse Mark Forster, Les cerfs-volants de Kaboul. C’est une pratique ancestrale, mais toujours actuelle, dans les régions pachtounes d’Afghanistan et du Pakistan. 


Bacha bazi veut dire littéralement Jouer avec les garçons en dari, l’une des deux langues officielles afghanes.

Les hommes puissants (chefs de guerre, policiers, politiciens, militaires) se doivent d’avoir un esclave mineur à domicile. Le garçon asservi doit savoir danser lascivement, habillé en femme, et accepter tous les caprices sexuels de son maître et de ses amis et invités. Ces enfants danseurs, on en trouve la trace, il y a deux siècles, dans toute l’Asie centrale, en Turquie, en Afghanistan et dans l’ancienne région du Turkestan (Turkménistan, Ouzbékistan Tadjikistan, Kirghizstan et Kazakhstan actuels). Posséder un bacha est, aujour d’hui, dans la société afghane, un signe visible d’autorité et de richesse. 


La loi afghane punit, en théorie, le viol. Elle criminalise de façon scandaleuse l’homosexualité. Mais la loi afghane ignore superbement le « bacha bazi », trop fréquent dans la hiérarchie de la police et chez les décideurs politiques et économiques. Entre 1996 et 2001, les Talibans avaient proclamé leur volonté d’interdire cette pratique. En fait les Talibans ont utilisé les bachas pour espionner les responsables afghans et/ou organiser leur assassinat… Les bachas sont souvent vendus par leurs propres familles, pour sortir de la misère. Parfois, ils sont enlevés… 

La Commission indépendante des droits de l’homme en Afghanistan explique cet esclavagisme par l’inexistence d’un État de droit, par l’illettrisme et la pauvreté, l’insécurité et la ségrégation des sexes. Dans un rapport la Commission décrit des « victimes régulièrement violées, souffrant souvent de graves traumatismes psychologiques ». En 2011, l’envoyé spécial de l’ONU pour les enfants dans les conflits armés a imposé au gouvernement afghan la signature d’un protocole pour mettre fin à la pratique du « bacha bazi » dans les hautes sphères du pays. Résultat ? On assiste à une recrudescence du « bacha bazi » ! Il faut le savoir. Et comprendre que pour beaucoup d’Afghans ou de Pakistanais qui émigrent en Europe, et notamment (pour des raisons linguistiques) en Grande-Bretagne, l’esclavage sexuel est une donnée culturelle qui structure leurs modes de pensée. Cela a-t-il joué un rôle dans le réseau de proxénétisme de Rotherham (voir ci-après) ? Sans doute. Mais ce n’est certainement pas une excuse pour les services sociaux, la police du district et l’institution judiciaire qui ont tous fermés les yeux, abandonnant les enfants qui auraient dû être protégés. Et nous contestons avec dégoût la lâcheté qui consiste à dire : nous nous sommes tus pour ne pas nourrir le racisme. Lorsqu’on parle des fondamentaux humains, et d’abord de la protection des enfants, il ne peut y avoir ni gauche, ni droite, ni racisme. Toucher un enfant, c’est porter atteinte à l’humanité tout entière. Ne l’oublions jamais, nous sommes transformés par ce qu’on accepte !

LA GRANDE BRETAGNE ?

Jimmy Savile

Avant les affaires Weinstein et Epstein, aux États-Unis, la Grande-Bretagne a été secouée par le scandale Jimmy Savile, célèbre présentateur qui a animé pendant des décennies des émissions très populaires, sur la BBC, la télévision publique. Plus généreux que Savile, tu n’existes pas ! Il a mis sa notoriété au service de levées de fonds au bénéfice d’associations dégoulinantes de bonnes intentions. Il était adulé par la foule, et fut anobli par la reine en 1990. Il aimait être entouré par des enfants, beaucoup d’enfants. En 2012, un an après sa mort, la chaîne de télévision ITV diffuse un documentaire, L’autre visage de Jimmy Savile, dans lequel cinq femmes déclarent qu’il les a agressées sexuellement durant leur adolescence. Ces témoignages libèrent d’autres paroles. Les révélations se succèdent et obligent les autorités à ouvrir une enquête judiciaire en 2012. Chocking ! Les sujets de sa gracieuse majesté découvrent que Jimmy Savile aurait fait 200 voire 300 victimes, de tout âge, dont beaucoup de mineures. Chiffre probablement très sous-évalué. Plus d’une centaine de personnes portent plainte pour abus sexuels. Savile était un prédateur sexuel insatiable. Il violait aussi bien dans les locaux de la vénérable BBC que dans les écoles ou les hôpitaux, où il multipliait les apparitions, sous couvert d’initiatives caritatives. Donc au vu et au su de nombreuses personnes… L’enquête met en exergue un réseau pédocriminel au sein même de la BBC sévissant depuis les années 1970. Trois médecins exerçant dans des hôpitaux dans lesquels se rendaient Savile, sont eux aussi soupçonnés de violences sexuelles sur des mineur.es. 

Une carrière pédocriminelle de plus de quarante ans ! Scotland Yard le décrit, post mortem, comme « le pire prédateur sexuel de l’histoire du pays ». Ce qui signifie qu’un fonctionnaire a pu, de son entrée dans la police à son départ à la retraite, vivre toute sa carrière sans que Savile ne soit inquiété ! 

Et pourtant, neuf victimes avaient eu le courage de faire des signalements. Sans suite ! Savile n’était pas que pédocriminel. Il s’attaquait aussi aux personnes âgées, voire à des cadavres, à la morgue… Violer une morte ou une personne rendue inconsciente par une drogue. Le degré zéro du respect et de l’empathie. Savile, l’adulé de sa Majesté, n’était qu’un psychopathe. Mais pas si fou que ça ! Il choisissait toujours ses victimes parmi des personnes vulnérables, et sur lesquelles il pourrait avoir l’ascendant. Et surtout, il veillait à ce qu’elles ne puissent parler. Le risque était minime. En imaginant qu’une victime ose porter plainte, qui la croirait ? Les enfants mentent, c’est connu, et leurs familles veulent instrumentaliser la Justice pour lui soutirer de l’argent ! La vraie victime, c’est lui, c’est Savile… Et cette protection des prédateurs les plus fortunés et les plus en vue, a fonctionné efficacement pendant des décennies. Aujourd’hui, il semble que ce ne soit plus autant le cas. Du moins, aucune personne, si haut placée soit-elle, ne peut être certaine de passer entre les gouttes. La peur est en train de changer de camp ! Enfin ! Jimmy Savile n’était pas un prédateur discret. Comme dans un autre contexte, Harvey Weinstein à Hollywood, il vivait constamment sous les objectifs et les sunlights… Seule une omerta aura permis à Savile d’agir « sous les yeux de tous », sans être stoppé.

L’affaire Savile éclate alors qu’un autre scandale n’en finit pas de défrayer la chronique. Depuis 2006, la police enquête sur l’île de Jersey, dans l’orphelinat de la Haute Garenne. Une institution fermée en 1986 dans laquelle les jeunes pensionnaires auraient subi des viols, des mauvais traitements. On évoque même des mises à mort. Tout est parti de dénonciations téléphoniques de la part d’anciens pensionnaires de l’orphelinat. Les victimes dénoncent des tortures, des meurtres d’enfants. Ils auraient été drogués, maltraités. On déterre des os qui s’avéreront être des restes d’animaux. Mais la découverte de zones secrètes dans l’orphelinat laisse penser qu’il pourrait s’agir d’anciennes salles de tortures. 70 personnes sont suspectées. On évoque aussi des visiteurs… Jimmy Savile, notamment


Jersey

Depuis 2006, la police enquête sur l’île de Jersey, dans l’orphelinat de la Haute Garenne. Une institution fermée en 1986 dans laquelle les jeunes pensionnaires auraient subi des viols, des mauvais traitements. On évoque même des mises à mort. Tout est parti de dénonciations téléphoniques de la part d’anciens pensionnaires de l’orphelinat. Les victimes dénoncent des tortures, des meurtres d’enfants. Ils auraient été drogués, maltraités. On déterre des os qui s’avéreront être des restes d’animaux. Mais la découverte de zones secrètes dans l’orphelinat laisse penser qu’il pourrait s’agir d’anciennes salles de tortures. 70 personnes sont suspectées. On évoque aussi des visiteurs… Jimmy Savile, avant son décès, s’est empressé de dire qu’il n’y avait jamais mis les pieds dans cet orphelinat, avant de se rétracter. Une photo démentait sa dénégation. Et puis ? 

En novembre 2008, le gouvernement local suspend le responsable policier de l’île, Graham Power. Quant au sénateur de Jersey, Stuart Syvret, qui dénonçait l’étouffement de l’affaire, il a été mis sur la touche. Les victimes présumées se disent écœurés. Pour beaucoup d’observateurs, de hauts fonctionnaires de la police seraient impliqués. Sinon, comment expliquer le classement des plaintes concernant l’orphelinat ? Un ancien élève de l’institution en est convaincu, le gouvernement local savait ce qui se passait à l’intérieur de l’orphelinat, mais personne n’a jamais rien dit pour ne pas ternir l’image de l’île. La réputation de ce paradis fiscal florissant, au sein de l’Union européenne, doit absolument être préservée. Après quatre ans d’enquête, huit personnes sont poursuivies. Et quatre condamnées. Aucun phénomène pédocriminel ne peut se développer sans protections et complicités. 


Rotherham

Toujours en Grande Bretagne, dans le district de Rotherham, au nord-est de l’Angleterre, huit hommes sont jugés en 20101 pour des agressions commises sur des filles de 12 à 16 ans. Quatre victimes témoignent de l’horreur qu’elles ont vécu. Seulement cinq des huit hommes seront condamnés. La peine la plus lourde ? 11 ans de prison. Les condamnés sont inscrits sur le fichier des délinquants sexuels. Tous les cinq sont des Britanniques d’origine pakistanaise. L’affaire fait du bruit. Plusieurs médias, dont The Times, enquêtent. Et cela débouche sur un second procès, en 2012. Cette fois-ci, il est question d’un réseau pédocriminel. 

Diagnostic confirmé en 2014 dans un rapport commandé par le district de Rotherham. Ce que les enquêteurs consignent dans leur rapport glace le sang. Au minimum 1 510 enfants ont été violé.es, prostitué.es, entre 1997 et 2013 ! Les jeunes filles étaient transportées de ville en ville, battues, droguées, violées. Les viols débutaient par les hommes que les filles pensaient être leur petit ami, puis elles étaient livrées à d’autres hommes. L’ascendant psychologique et la peur étaient tels que certaines filles en débauchaient d’autres, pour survivre, pensaient-elles. Comme dans l’affaire Epstein. Comme dans de nombreux dossiers de réseaux pédocriminels. Des victimes deviennent actives au sein du réseau. Un réflexe de survie encouragé par les organisateurs du réseau. Une victime devenue complice respecte l’omerta… Il faudra attendre 2013 pour que la police commence à enquêter sérieusement. Cela conduira au jugement de huit autres personnes en 2015, dont trois membres de la famille Hussain. Un clan qui considérait que la ville était son « terrain de chasse ». Les peines pour ces derniers seront d’ailleurs les plus importantes (jusqu’à 35 ans pour le rabatteur qui se faisait passer pour le petit ami de ses proies). Là encore tout le monde savait. La plupart des victimes, issues de milieux défavorisés, étaient suivies par les services sociaux. La police ? Circulez, il n’y a rien à voir ! Des plaintes, des signalements concernant une soixantaine de filles, avaient tous été enterrés… 

Les médias locaux avaient regardé ailleurs. Plus précisément, les enquêtes faites par des journalistes n’étaient jamais publiées. Tous les mis en cause, policiers, services sociaux, directeurs de presse, prétendront que c’était pour ne pas nourrir le racisme anti-pakistanais ! Une autre explication s’impose. Les travaillistes étaient majoritaires au Conseil de la ville. Et leur réélection dépendait du vote des minorités ethniques et donc de la communauté pakistanaise. Les autorités se sont excusées d’avoir abandonné celles et ceux qui en avaient besoin mais cela ne change en rien la perception des Britanniques sur leur rôle dans cette affaire, puisqu’ils n’ont pas agi et ont donc contribué à cette horreur. L’incompréhension est grande. Sur les 110 suspects identifiés par l’enquête, seuls 38 ont été arrêtés et très peu ont été condamnés. Mis à part quatre condamnations à plus de 30 ans de prison, les autres peines, très modérées, sont loin d’être dissuasives. (SG)


LE CANADA ?

Le paradoxe canadien Alors qu’en France on rabâche qu’« on a tout essayé et que rien ne marche ! », ce qui justifie l’absence d’une politique préventive digne de ce nom, le Canada est à la pointe des initiatives dans la prise en charge des délinquants sexuels. Mais qui sait que cette grande démocratie avait planifié la disparition des peuples autochtones au 19ème siècle ? Le siècle suivant fut celui des génocides. Massacre des Arméniens, des Juifs, des Tutsis au Rwanda… Sans oublier l’extermination du peuple Héréro en 1904-1906 dans le Sud-Ouest africain, par les troupes coloniales allemandes. 

Tous ces massacres ont été précédés par un positionnement génocidaire de pays colonisateurs. Le Canada fut l’un des premiers pays à planifier la disparition des peuples qualifiés de « premiers », pour parler des tribus indiennes qui vivaient là, avant l’arrivée des colons européens, au 17ème siècle. Les populations autochtones ignoraient l’appropriation des terres. Les arrivants n’eurent guère de difficultés à se partager des terres qui ne leur appartenaient pas. Mais rapidement apparut le risque que les Amérindiens se rebiffent et cherchent à les récupérer. Des tribus ont pris les armes contre les occupants, de 1778 à 1890. 


Les Indiens devenaient « un problème » ! La tentation de supprimer ce « problème », en supprimant les peuples concernés, germa dans l’imagination de certains… Il était de bon ton, dans de nombreux pays, de promouvoir le « darwinisme social », une perversion de la théorie de la sélection naturelle, développée par Charles Darwin. L’extermination des plus faibles devenait, selon ses adeptes, la condition du progrès. À la tribune de l’ONU, le 21 septembre 2017, le premier ministre Justin Trudeau a reconnu que les gouvernements successifs du Canada avaient cherché à « miner les droits et la dignité » des peuples autochtones, avec la farouche volonté d’« éradiquer leurs langues et leurs cultures ». « Un héritage du colonialisme… » a-t-il ajouté. Il s’agissait de « civiliser » les « tribus sauvages ». Assimilation forcée, acculturation et parfois extermination.

En décembre 2018, Fanny Wylde, première avocate autochtone du Québec, déclare : « Le Canada donne l’image d’être précurseur sur le terrain des libertés et des droits, mais dans la réalité, il y a une distorsion avec la manière dont il traite ses premiers peuples, et c’est encore pire pour les femmes autochtones. » Lorsqu’un pays adopte une politique génocidaire, l’intendance doit suivre. Fonctionnaires consciencieux, statistiques… Les fonctionnaires ont tout consigné. Le Surintendant général des Affaires indiennes, Duncan Campbell Scot, a reconnu cyniquement en 1920 que son objectif était « de continuer jusqu’à ce qu’il n’y ait plus un seul Indien du Canada qui n’ait été absorbé (sic) par notre politique, jusqu’à ce qu’il n’y ait plus d’Indiens et de problème Indien ». Depuis 2012 et la publication du rapport de la Commission Vérité et Réconciliation, il est établi que l’instrument central de cette politique fut un réseau de 130 « pensionnats indiens » répartis dans toutes les provinces. Le gouvernement fédéral a imposé la fermeture de toutes les écoles existantes dans les tribus ; et il a organisé la rafle des élèves par les fameuses « tuniques rouges » qui les emmenaient, rarement de bon gré, dans des pensionnats très éloignés, afin de rendre quasi impossible les visites familiales. En ces lieux d’enfermement, il était interdit de parler la langue de leur tribu ou de pratiquer les rites ancestraux. Le dernier de ces internats a fermé ses grilles en… 1996 ! 

Si bien que nous disposons de témoignages directs sur la dernière période de ces bagnes : « Dès que nous sommes entrées dans le pensionnat, les abus ont commencé. Nous avons été déshabillées, amenées dans un dortoir […] On nous a dit que nous étions des petites sauvages stupides, et qu’on devait nous éduquer. » (Élaine Durocher.) « Comme je ne pleurais pas après avoir été battue, (les religieuses) devenaient furieuses […] Elles perdaient le contrôle. Elles nous jetaient contre le mur, nous jetaient sur le plancher, nous frappaient à coups de pied, à coups de poing. » (Géraldine Bob.) « J’ai vu la religieuse pousser cette fille en bas de l’escalier. Elle ne s’est jamais relevée, et on nous a éloignés de là, on nous a envoyés en bas. Je ne sais pas ce qui est arrivé, mais elle n’est pas revenue avant des mois. Et, quand elle est revenue, elle était un peu paralysée. » (Margaret Plamondon.) 

Les enfants autochtones ainsi arrachés à leur famille ont été placés dans des pensionnats, dirigés par les quatre principales églises chrétiennes du pays. Aucune n’a refusé ou dénoncé la « mission » qui leur avait été confiée. « Ils me couraient après, m’attrapaient et m’amenaient à ce pédophile pour qu’il puisse m’agresser, profiter de moi comme il le voulait. On vivait dans la peur permanente. » (Richard Hall.) « On me sortait chaque soir. Et ça a continué jusqu’à ce que j’aie environ 12 ans.

Il y avait plusieurs superviseurs, des hommes et une femme. Et c’était dans le dortoir, c’était dans leur chambre ; c’était dans l’abri d’auto ; c’était dans son auto à lui ; c’était dans le gymnase ; à l’arrière du véhicule… » (Frances.) « Ils m’ont volé ma langue. Ils l’ont sortie de ma bouche. Je ne l’ai plus jamais parlée. » (Rose Dorothy Charlie.) Ces témoignages sont cités par Radio Canada. 

« Les pensionnats autochtones, poursuit la radio nationale, étaient un outil central d’un génocide culturel à l’égard des premiers peuples du Canada. ». « Les enfants indiens devraient être retirés le plus possible de l’influence de leurs parents, et la seule manière d’y arriver est de les placer dans des écoles industrielles où ils vont acquérir les habitudes et les pratiques des Blancs », affirmait le premier ministre John A. Macdonald en 1883. « Le pensionnat a tué mon frère Dalton. […] Ils m’ont autorisé à aller le voir une fois avant sa mort, et il ne m’a même pas reconnu. » (Ray Silver.) Quelque 3 200 enfants amérindiens y sont morts (pour la plupart avant 1940) de diverses maladies, dont la tuberculose. Les conditions sanitaires y étaient telles que le taux de mortalité était près de cinq fois plus élevé qu’au sein du reste de la population. Les lieux d’inhumation des enfants ont été cachés à leur famille. Détail ignoble concernant des peuples qui vouent aux morts un culte sacré. Entre 1863, date de l’inauguration du premier pensionnat en Colombie britannique, et la fermeture de ces institutions en 1996, 150 000 enfants autochtones y avaient été enfermés. 

Sévices physiques et sexuels, stérilisations forcées y étaient fréquents. Et la mortalité était anormalement élevée. Certaines années, elle dépassait les 50 %. Pendant les épidémies de variole de 1862-63, des couvertures contaminées ont été distribuées aux pensionnaires sains. Le personnel, lui, avait été vacciné…

L’État canadien avait sous-traité la gestion des pensionnats à quatre églises chrétiennes, catholiques ou protestantes. Force est de constater que la plupart des personnels encadrant les enfants n’ont pas protesté contre les mauvais traitements. Ni dénoncé les crimes (il est question de meurtres, de viols, de lynchages…) Mais c’est pourtant un pasteur, Kevin Annett, qui brisa le silence dans les années 90. Cet homme de foi fut exclu de sa communauté après avoir dénoncé une spéculation sur les terres volées aux Autochtones. C’est choquant, mais ce qui l’est encore plus, c’est l’indifférence de la communauté internationale. La France, grande donneuse de leçons en matière des Droits humains, ne s’est jamais exprimée à ce sujet. L’expérience montre qu’un crime de masse qui n’est pas nommé et qui reste invisible, se perpétue sous différentes formes… 

En 2014, un rapport de la gendarmerie a établi qu’au moins 1181 femmes autochtones, souvent mineures, ont disparu ou ont été tuées entre 1980 et 2012. Soit plus de 35 par an ! Victimes d’un véritable « génocide », selon la conclusion controversée d’une commission d’enquête rendue publique le lundi 4 juin 2018. Après l’audition de 2 000 personnes, l’enquête publique a conclu que les victimes avaient été confrontées à un niveau de violence endémique, conséquence des « actions et inactions de l’État qui trouvent leurs racines dans le colonialisme et les idéologies connexes, reposant sur une présomption de supériorité ». 

Un témoin a rapporté qu’après la disparition d’un chien, la police avait mobilisé un hélicoptère pour le retrouver. Aucune recherche aérienne n’a été effectuée pour les Indiennes… On ignore même le nombre exact de victimes. L’avocate Marion Buller, la commissaire en chef de l’enquête publique, est revenue sur le terme « génocide » utilisé 120 fois dans le rapport final, mot que certains commentateurs trouvaient exagéré : « D’après les preuves que nous avons entendues, c’était une conclusion inéluctable […] Nous pensons souvent aux génocides [tragiques que sont] l’Holocauste, les massacres en Afrique et ailleurs. » Le type de génocide pratiqué au Canada, « c’est la mort par un million de petites blessures, au fil des générations » selon les propos de Marion Buller.

 « C’est une histoire inimaginable pour la plupart des Canadiens. Mais pour beaucoup de gens, c’est une réalité déchirante », a réagi le Premier ministre Justin Trudeau, qui a fait de la réconciliation avec les populations autochtones l’une des priorités de son mandat. « Notre système de justice ne leur a pas rendu justice et a échoué malheureusement », a-t-il dit, sans jamais reprendre cependant le terme « génocide ». « C’est honteux. C’est inacceptable et cela doit prendre fin », a-t-il insisté, promettant de lancer un « plan d’action national » pour apporter des réponses « concrètes et cohérentes » aux conclusions du rapport. « Les femmes et les filles autochtones sont douze fois plus susceptibles d’être victimes de violences que les femmes non autochtones », a souligné Michèle Audette, l’une des commissaires de l’enquête.

« Entre 1997 et 2000, le taux d’homicides était près de sept fois plus élevé pour les femmes autochtones que pour les femmes non autochtones », a-t-elle souligné en citant des statistiques officielles. Toute cette violence reflète des « traumatismes transgénérationnels et intergénérationnels » et « une marginalisation sous forme de pauvreté, de logement précaire ou d’itinérance et d’obstacles à l’éducation, à l’emploi, aux soins de santé et au soutien culturel », selon le document. Cette terrible réalité, pourtant vieille de plusieurs décennies, n’a émergé qu’il y a deux ans. Après un long processus de sensibilisation des élus et des citoyens par les militants et militantes autochtones, ils ont été entendus. 

Par ailleurs, pendant deux décennies les services sociaux de plusieurs provinces canadiennes ont enlevé des enfants inuit, indien, métis à leurs familles, sous prétexte qu’elles ne s’en occupaient pas bien… Ces enfants, on parle d’une dizaine de milliers, ont été placés dans des familles non-autochtones. Aujourd’hui, le Canada va verser une compensation financière d’environ 800 000 dollars à ces jeunes arrachés à leur famille et à leur communauté entre les années 60 et 80. Pour mettre fin aux poursuites engagées devant les tribunaux par celles et ceux qui, selon leurs propres termes, « ont survécu à leur enfance volée ». Une première. Un tribunal a reconnu l’importance de la perte de son héritage culturel. Et de la détresse que cela engendre. Nous étions prêts, à partir de l’exemple canadien, à nuancer nos convictions : il arrive que des gouvernants reconnaissent un crime massif institutionnalisé. On l’a vu en Afrique du Sud, à l’initiative de Nelson Mandela. On le voit au Canada. Le verra-t-on un jour aux USA ? 

Mais ce serait minimiser la lutte incessante multiforme des peuples autochtones qui malgré le déni et la répression, n’ont baissé ni les bras, ni la tête. Le processus de réconciliation en cours, c’est d’abord leur victoire ! Le Canada officiel a d’ailleurs intérêt à se réconcilier rapidement avec les peuples autochtones. De nombreuses tribus indiennes ont, pendant deux siècles, été repoussées toujours plus vers les terres gelées du nord. Là où la vie devenait problématique… Et malgré tout, ces peuples y ont pris racines. Mais, aujourd’hui, ces territoires ingrats et inhospitaliers se révèlent extrêmement prometteurs pour la prospection de minéraux et de terres rares… Espérons que la repentance actuelle des autorités fédérales soit sincère. Quoi qu’il en soit, le Canada a beaucoup à nous apprendre. Les enfants sont toujours les premières victimes. De la misère. Des guerres. Des politiques génocidaires. Quand on veut coloniser, mâter ou supprimer un peuple, on s’en prend d’abord aux femmes, parce qu’elles procréent ; puis aux enfants car, s’ils deviennent adultes, ils incarnent un risque de vengeance. La logique de la vendetta appliquée à une autre échelle. Quand des sociétés chavirent, le cri des mâles massacreurs, c’est toujours : « Les enfants et les femmes d’abord ! » Aujourd’hui, en France, le terme « féminicide » entre dans notre langage pour dénoncer le nombre insupportable de meurtres de femmes, victimes de violences dites « conjugales ». 

Le Canada nous apprend qu’on ne peut combattre que ce que nous sommes capables de nommer. Quel terme doit-on inventer pour caractériser les violences sexuelles destructrices faites aux enfants ? Il existe le mot « infanticide », mais son usage ne rend pas compte d’un phénomène massif… L’indicible doit être nommé pour être combattu. Osons parler de pédocide. (HS) et(SG)


LE DANEMARK ?

Le 18 août 2019, la Première ministre a présenté des excuses nationales à des centaines d’enfants victimes accueillis dans 19 foyers gérés par l’État danois. Les violences psychologiques et physiques ont perduré de 1945 à 1976. Des excuses tardives. Le rapport Godhavn qui dénonçait officiellement ces maltraitances avait été publié en 2011… 


LA RUSSIE ? 

Un prêtre orthodoxe, extradé d’Israël en septembre 2016, a été condamné à 14 ans de camp pour pédophilie par un tribunal du nord-ouest du pays. Aujourd’hui encore, les Républiques de l’ex-Union soviétique sont des paradis pour les organisations pédocriminelles. Pour des raisons politiques. Les dirigeants de l’URSS s’étaient tellement convaincus d’avoir éradiqué le crime dans la société idéale qu’ils fantasmaient, qu’ils ont vidé leur code pénal de toutes les incriminations héritées du capitalisme. Aussi l’URSS, sur sa fin, était-elle devenue un havre pour les criminels de toutes espèces. Et notamment les pédocriminels… 

ISRAÊL ? 

Mars 2017. Vive émotion au sein de la communauté ultraorthodoxe, après l’arrestation de 22 adultes accusés de pédophilie et de viols sur mineurs. 


L'ARGENTINE ?

 Début août 2019, dans le pays natal du pape François, s’est ouvert le procès de deux prêtres, Nicola Corradi et Horacio Corbacho, jugés pour le viol d’une vingtaine de garçons et de filles sourds et muets, dans une institution catholique spécialisée dans l’accueil des enfants handicapés, l’Institut Provolo. Les avocats des parties civiles accusent le pape d’avoir protégé l’institution. 


AU MALAWI ?

 Les jeunes filles subissent une initiation très violente au sexe. Lorsqu’elles ont leurs règles pour la première fois, elles doivent devenir de « vraies femmes » ; pour cela elles sont envoyées dans un camp d’initiation pour apprendre à satisfaire les hommes. Elles subissent alors la Kusasa fumbi, rite ancestral. Un « hyène » est payé par les parents pour avoir un rapport non protégé et non consenti avec leur fille. En d’autres termes, les parents embauchent le violeur de leur propre fille. Cela a été interdit en 2013 mais cela perdure. 


LA NOUVELLE-ZÉLANDE ? 

En 2018, une enquête nationale est ouverte pour des faits d’agressions sexuelles sur des enfants placés, en majorité d’origine maori. Cette enquête fait enfin droit à des années de souffrances pour les victimes, ces dernières ne restaient pas silencieuses et dénonçaient les abus qui avaient été commis entre 1950 et 1999 dans les institutions publiques (violences sexuelles, physiques et émotionnelles).

 AU SRI LANKA ?

 On découvre aujourd’hui que, dans les années 80, des milliers d’enfants (on estime qu’il pourrait s’agit de 15 000 bébés !) ont été volés ou achetés à des parents dans la misère, pour être revendus dans le monde, sous couvert d’adoption. Le système mis en place par les services de protection de l’Enfance, des médecins et des avocats, faisait coexister des « fermes de bébés » (baby farms) et des formes plus archaïques, comme le rapt de mineur.es. Les politiques migratoires sont très strictes, les mineurs non accompagnés ne sont pas pris en charge, seuls 42 % des jeunes seront reconnus comme mineurs et pris en charge par l’Aide Sociale à l’Enfance des départements. Ainsi, certains jeunes, mineurs, sont refoulés par les autorités françaises alors qu’ils sont rescapés d’un voyage extrêmement violent comprenant des actes de torture mais aussi des violences sexuelles.

 En 2018, 87 % des jeunes recueillis par Médecins sans frontière à Pantin déclaraient avoir subis des violences notamment sexuelles lors de leur parcours migratoire. La police du Kerala s’est félicitée le 25 septembre 2019 du succès de la première unité de cybersécurité dédiée à l’exploitation sexuelle des enfants (CSE) en Inde. Depuis le lancement de l’unité CSE en mars 2019, la police du Kerala a procédé à de nombreuses arrestations. Elle compte plus de 70 agents. C’est le premier état de l’Inde à envoyer un message de « tolérance zéro » aux auteurs qui pensent qu’il s’agit d’un crime à faible risque. (Cision PR Newswire, le 25 septembre 2019.) Le rapport de la commission australienne qui a enquêté sur les violences sexuelles comporte 17 volumes pour décrire « la tragédie ».

EN AUSTRALIE ? 

La commission qui enquête dans le pays a été contactée par plus de 15 000 personnes disant avoir été victimes de violences sexuelles, impliquant l’Église, des orphelinats, des clubs de sports, des écoles ou des organisations de jeunesse. Plus de 4 000 institutions ont été mises en cause, dont de nombreuses entités catholiques. Entre 1950 et 2010, un prêtre sur quatorze a fait l’objet d’accusations sans qu’aucune enquête ne soit ouverte. Extraits du rapport final de la Commission : « Des dizaines de milliers d’enfants ont été victimes d’agressions sexuelles dans de nombreuses institutions australiennes. Nous n’en connaîtrons jamais le chiffre exact. » La Commission explique que des abus ont été commis dans presque tous les endroits où des enfants résidaient ou participaient à des activités éducatives, récréatives, sportives, religieuses ou culturelles.  Il ne s’agissait pas de quelques « pommes pourries », relève-telle : « Certaines institutions avaient de nombreux pédophiles qui agressaient de nombreux enfants […] Le problème est tellement répandu, et la nature des crimes tellement odieuse, qu’il est difficile de le comprendre. » Les femmes et les enfants aborigènes furent des proies principales… 


L'INDE ? 

Quatre victimes mineures toutes les heures ! Selon les journalistes, l’Inde serait le pays abritant le plus de victimes de viols. Cependant, la pédocriminalité est encore tabou dans ce pays, les chiffres ne sont donc pas réalistes et les victimes n’osent pas parler. Elles sont encore moins écoutées, et leurs bourreaux ne sont pas jugés. 

AU YÉMEN ?

 Les fillettes sont parois mariées dès l’âge de huit ans ! Les mariages et les grossesses précoces sont un fléau. 14 % des Yéménites sont mariées avant quinze ans. Et 52 % avant leur 18e anniversaire. 


LE JAPON ?

 En 2016, l’agence nationale de la police annonce que le nombre d’agressions sexuelles sur mineures, et de pédopornographie, n’a jamais été aussi élevé. C’est un triste record qui vient d’être dépassé. Au Japon, Le mouvement #MeToo a été très peu suivi. Lorsque les femmes décident de dire ce qu’elles ont subi, on leur recommande de se taire, on les insulte ou encore on les menace. 

Au Japon, le mouvement n’a pas connu de réel élan, la voix des victimes peine à se faire entendre. L’avocate Yukiko Tsunoda souligne que « lorsque le code pénal a été créé en 1907, le Japon était une société extrêmement patriarcale […] Le viol avait alors été criminalisé dans le but de s’assurer qu’une femme mariée ne porterait d’enfant que de son seul époux et qu’aucun autre homme ne pourrait avoir de rapports avec elle […] C’était une loi de chasteté au seul service d’un mari ou d’un père de famille […] Qui voudrait protéger une femme qui laisse si facilement un violeur faire son affaire, après seulement quelques coups de poing ? C’était ça l’état d’esprit. » Pour Yukiko Tsunoda, les principes sexistes profondément ancrés dans le système judiciaire nippon, remettent systématiquement en cause les droits des femmes. Le Japon se classe 110e sur 149 pays dans le dernier rapport du Forum économique mondial sur les inégalités entre les sexes. 

En 2017, le Japon a révisé pour la première fois en 110 ans les articles du code pénal concernant les agressions sexuelles, pour reconnaître les victimes masculines et faire passer la peine minimale de prison pour viol de trois à cinq ans. Mais le fait qu’une victime soit obligée de prouver qu’elle ne pouvait pas résister est resté ancré dans la loi. (Source AFP.) 

En 2019, un tribunal japonais a établi qu’un père avait régulièrement violé sa fille entre ses treize et dix-neuf ans, en faisant usage de violence lorsqu’elle résistait. Le jugement, que l’AFP a pu consulter, indique que « tous les rapports » ont eu lieu « contre la volonté » de l’enfant ; et que celle-ci était sous l’emprise psychologique de son père. Mais aucune peine de prison n’a été prononcée à l’égard de ce dernier car légalement il revient à l’accusation de prouver qu’il y a eu usage d’une force écrasante, de menace(s) ou que la victime était dans l’incapacité totale de résister. Ce jugement fait l’objet d’un appel mais il scandalise une partie de la population. Des manifestations ont été organisées dans une vingtaine de villes. « Au Japon, avec sa réputation de pays parmi les plus sûrs du monde, j’ai été soumise aux abus sexuels depuis l’âge de trois ans, forcée de m’y habituer et d’apprendre à vivre avec », a crié Wakana Goto, âgée de vingt-huit ans, la voix tremblante, aux manifestants au cours d’un de ces rassemblements.

Le Conseil de l’Europe a lancé en septembre 2019 le projet EndOCSEA@Europe qui entend promouvoir, faciliter et soutenir les actions des États membres, visant à prévenir et combattre l’exploitation et les abus sexuels concernant des enfants grâce aux technologies de l’information et des communications (OCSEA). 

Le projet est axé sur le renforcement de la lutte contre la criminalité en Albanie, Arménie, Azerbaïdjan, Bosnie-Herzégovine, Géorgie, République de Moldova, Monténégro, Serbie, Turquie et Ukraine. L’Arménie, l’Azerbaïdjan et l’Ukraine ont été retenus comme pays pilotes.

Il faudrait également évoquer le viol en tant qu’arme de destruction massive, dans toutes les zones de combat. Et les scandales se succèdent, éclaboussant même les Casques Bleus, les soldats de la paix envoyés par l’ONU. De nombreuses plaintes visent l’armée française engagée en Afrique. L’Unicef a recueilli le témoignage de 98 jeunes filles qui affirment avoir été violées par des soldats des forces internationales entre 2013 et 2015. Et parmi eux, des militaires français participant à l’opération Sangaris, en Centrafrique ! Suite à ces révélations, une troisième enquête préliminaire a été ouverte. En 2017, les deux enquêtes précédentes avaient été classées sans suite…

Retour aux USA, à Washington, où Homayra Sellier et Serge Garde ont rencontré un ancien GI passé au privé dans la société Dyncorp. Cette firme militaire qui vit confortablement des contrats passés avec le gouvernement (plus de 2,3 milliards de dollars par an !), intervient notamment dans la maintenance des hélicoptères de l’armée. L’ancien militaire, encore bouleversé, dit avoir été en poste en 1999 en Bosnie-Herzégovine, dans l’ex-Yougoslavie. Révolté par les bordels d’enfants que la mafia locale avait ouverts à chacune des entrées du camp militaire, il a dénoncé ces trafics auxquels participaient nombre d’officiers US. Il a protesté… par la voie hiérarchique ! Grossière erreur. Il a été rapatrié après avoir miraculeusement survécu à un accident. Sortie de route. Sa voiture avait été sabotée ! (HS) et (SG)

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