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Mai 68

Pour faire référence à la page 64 du manifeste


L’ex-pape Benoît XVI sort de sa retraite en avril 2019 pour fournir une explication qui faisait défaut : « Pourquoi la pédophilie a-t-elle atteint de telles proportions ? En fin de compte, la raison en est l’absence de Dieu », écrit-il. 

Car « un monde sans Dieu ne peut être qu’un monde dépourvu de sens » et donc « sans notion de bien et de mal ». Fort heureusement l’Inquisition n’existe plus, sinon les millions de personnes athées ou agnostiques seraient vouées au bûcher ! La pédocriminalité causée par « l’absence de Dieu » ? Soutenir que, sans foi, on ignore le sens du Bien et du Mal, c’est une affirmation démentie par la réalité. Des millions de personnes, athées, ont des règles morales et respectent les enfants.  

L’ancien pape avance un autre argument, plus intéressant : le changement dans la morale sexuelle à partir des années 1960. La « révolution de 68 », affirme-t-il, aurait fait de la pédophilie quelque chose de « permis et d’approprié ».  Dans certains séminaires, écrit-il, « des cliques homosexuelles » se seraient formées.

En pointant l’esprit de Mai 68, le pape « émérite » Benoît XVI met le doigt sur un problème réel. Oui, il y a eu un rendez-vous manqué entre une grande partie de l’intelligentsia de gauche soixante-huitarde et la défense des enfants. 

En argumentant de la sorte, l’ex-pape nous dit, in fine : « la pédocriminalité au sein de l’Eglise, c’est à cause des autres ! » La victimisation est une défense classique. Une stratégie habituelle. On inverse les responsabilités, lorsqu’on est incapable d’éradiquer un problème interne. 

Il est aisé de réécrire l’Histoire un demi-siècle plus tard. Si tout va si mal, c’est à cause de Mai 68… C’est simple, pour ne pas dire simpliste. Et ça emporte la conviction de celles et ceux qui ont besoin de fortifier, à bon compte, leurs prises de position. Mais ça n’explique pas l’explosion de Mai 68 ! Les enfants du baby-boom ont grandi dans une société qui avait banni toute expression de la sexualité. Séparation des garçons et des filles dans des écoles qui la plupart du temps se jouxtaient. On se croisait à la sortie des classes, sur le trottoir. La sexualité était exclue des « leçons de choses » qui faisaient office de cours de sciences. Les cours de récréation devenaient le lieu où l’on pouvait glaner quelques infos qui n’en n’étaient pas. Blagues salaces, préjugés sexistes, véhiculés par les élèves les plus déniaisés, qui répercutaient des clichés sexistes et de prétendues informations, le plus souvent fausses. Sous les manteaux circulaient des revues interdites. Des magazines « naturistes » ; et surtout Paris-Hollywood qui proposait des photos retouchées de femmes nues. Sans poils pubiens ni vagin. Les dictionnaires baladaient les lecteurs de définitions tautologiques, en illustrations castrées. Impossible pour la grande majorité des enfants d’avant 68 de trouver des réponses satisfaisantes aux questions souvent angoissantes qui accompagnaient les métamorphoses de l’adolescence. Le degré zéro de l’éducation sexuelle. 

Dans ce désert, Freud, qui présentait la sexualité comme une pulsion vitale et l’enfant comme un être sexué, apportait un peu de sérieux aux interrogations angoissées que se posaient les garçons, et a nourri plusieurs générations d’adolescents. Face aux rigidités d’une société conservatrice incapable d’intégrer la sexualité dans la vie « normale », affirmer que l’enfant a une sexualité était une contestation puissante d’un ordre social pour le moins étouffant. L’intelligentsia de gauche n’a pas pris la mesure d’une autre dimension : dans une relation adulte-enfant, l’égalité n’existe pas. Et cette notion est aussi fondamentale que celle du consentement. L’adulte n’éduque pas le ou la mineure. Il l’utilise pour satisfaire des fantasmes qui ne concernent que lui seul. 

Libérer la sexualité, est un combat de Gauche. Le journal Libération qui se voulait le quotidien de la « révolution » sexuelle, publiait parmi ses enquêtes « sociétales », des articles pro-pédophiles et des petites annonces sans ambiguïté. 

Peu après son élection, en 1982, le président Mitterrand abroge la discrimination injustifiable qui existait depuis 1945. A la Libération, la majorité sexuelle avait été fixée à 15 ans pour les relations hétérosexuelles ; mais à 18 ans s’il s’agissait d’activités homosexuelles. Cette abrogation est une victoire dans le combat pour l’égalité et la libération sexuelles. Mais, les pro-pédophilie ont instrumentalisé le mouvement LGBT pour tenter d’obtenir un soutien populaire qu’ils n’auraient pu espérer autrement, sans provoquer de réactions hostiles. L’amalgame entre la « pédophilie »et l’homosexualité a contribué à anesthésier l’opinion publique durant trois bonnes décennies. 

Toute la Gauche ne partageait pas cette tolérance vis-à-vis de la pédocriminalité, mais les oppositions sont restées feutrées. 

Mais à droite, la situation était aussi confuse. L’écrivain-diplomate Roger Peyrefitte qui se définissait comme pédéraste, disait aimer « les agneaux, pas les moutons ». Il a consacré son travail d’écriture à « l’amour des garçons ». Il publia en 1943 un roman qui assura sa renommée sulfureuse, Les Amitiés Particulières. Dans la nébuleuse des droites et de l’extrême droite, on trouvait des partisans de la morale chrétienne la plus rigoriste et des paganistes qui estimaient que l’Europe était déclinante depuis sa christianisation et son culte de la famille. De là à prôner la « révolution européenne » en initiant les enfants à une sexualité « élitiste » ! L’écrivain Gabriel Matzneff est ardemment soutenu par la « Nouvelle Droite » et sa revue « Eléments. » Cette dernière, dirigée par Alain de Benoist, soutient Matzneff en des termes dithyrambiques : « L’Archange Gabriel (sic) », est attaqué par « les ligues de vertu, les esprits pincés, les fesses serrées » et les « imbéciles (…) Et de Benoist d’ajouter : « Je ne doute pas que les jeunes personnes qui fréquentent Gabriel Matzneff apprendront à son contact plus de choses belles et élevées que dans la vulgarité et la niaiserie que secrète à foison leur vie familiale et scolaire (…)  La luxure n’est élégante, elle ne demeure pudique, que tant qu’elle est le privilège d’un petit nombre d’êtres sensibles, raffinés. Dès qu’elle se démocratise, elle devient immonde. ». » 

(Revue Eléments, 1986)

Autrement dit, la pédocriminalité serait d’essence aristocratique !

On constate que Gauche et Droite sont traversées par des courants contradictoires.  Aujourd’hui, à la droite de la droite, certains, comme Alain Soral, jouent les chevaliers blancs et investissent d’autant plus la cause des enfants, que les grandes formations politiques désertent le sujet. La défense des enfants n’appartient à personne, ou plutôt c’est une cause qui transcende les clivages droite-gauche. Encore faut-il ne pas souffrir d’amnésie sélective. 

MESURES PROPOSÉES


Aujourd’hui, nous proposons de repenser l’éducation sexuelle à l’école. Laisser aux sites pornos la charge d’expliquer le sexe aux enfants, est irresponsable. On en est pourtant là. 

Et sans attendre, nous vous proposons de télécharger le manuel de protection à destination des enfants, fruit de trois ans de travail d’experts et de psys réunis par IED. 

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