1 sur 5

A   B   C   D   E   F   H   G   I   J   K   L   M   O   P   R   S   T   V   W   Z 

Gabriel Matzneff

Pour faire référence à la page 58 du manifeste


La France brille par ses ambiguïtés. Elle s’autoproclame à la pointe du respect des droits de l’enfant, mais ne fixe pas d’âge légal au consentement… Mais elle sait honorer certains auteurs… En novembre 2013, le prix Renaudot est remis à Gabriel Matzneff. 

Cette récompense soulève de nombreuses protestations. L’écrivain, touché dans son amour propre, réagit violemment dans les colonnes du Point. « Juger un livre, un tableau, une sculpture, un film non sur sa beauté, sa force d’expression, mais sur sa moralité ou sa prétendue immoralité est déjà une spectaculaire connerie, nos amis italiens diraient una stronzata megagalattica, mais avoir en outre l’idée malsaine de rédiger ou de signer une pétition s’indignant du bel accueil que des gens de goût font à cette œuvre, une pétition dont l’unique but est de faire du tort à l’écrivain, au peintre, au sculpteur, au cinéaste, est une pure dégueulasserie. »

Monsieur Matzneff est-il compétent pour déterminer une « idée malsaine » d’une idée qui ne l’est pas, lui qui écrit avec tant d’élégance : « Les petits garçons de onze ou douze ans que je mets ici dans mon lit sont un piment rare » ? Permettez-nous d’en douter. 

Charlotte Pudlowski , créatrice du podcast Transfert et ancienne rédactrice en chef de Slate.fr réagit à la tribune de Gabriel Matzneff : 

« De même, écrit-elle, que nous nous étions émus, à Slate, de voir que Gabriel Matzneff, qui affiche clairement ses rapports sexuels avec des mineurs, parfois des enfants de moins de 10 ans, puisse recevoir le prix Renaudot essai Gabriel Matzneff (essai, pas roman), des pétitions se sont élevées pour lui voir retirer ce prix. L’écrivain en est mécontent. Dans sa tribune du Point, Matzneff se plaint d’être cloué au pilori pour ses mœurs. Mais Matzneff n’est pas vilipendé pour ses mœurs, ni son « style de vie ». La pédophilie n’est pas un style de vie. Comme nous le rappelions sur Slate : « L’abus sexuel sur mineur comprend toute relation sexuelle entre un adulte et un mineur de quinze ans, que ce dernier se dise consentant ou non » et que « la contrainte morale peut résulter de la différence d’âge existant entre une victime mineure et l’auteur des faits et de l’autorité de droit ou de fait que celui-ci exerce sur cette victime ». Matzneff revendique ses actes pédophiles. Il ne s’agit pas, pour ses détracteurs, de faire preuve comme il le prétend de « ringardise venimeuse » en le lui reprochant. La ringardise est du côté de ceux qui croient que la pédophilie n’est pas si grave. Que les enfants restent ces « petits pervers polymorphes » décrits par Freud et qu’à ce titre il n’y a pas d’âge pour leur mettre un pénis dans le cul. Mais si, il y en a un. Déterminé par la loi française, et non la morale populaire… »

Share by: