Toro Bravo

Pour faire référence à la page 31 du manifeste


En septembre 1997, le quotidien La Croix rendait compte du procès d’un réseau pédocriminel franco-colombien :

« Le Tribunal correctionnel de Paris a condamné Jean-Manuel Vuillaume, producteur des cassettes à caractère pédophile du réseau « Toro Bravo », à quatre ans de prison dont trois ans fermes, ainsi qu'à 50 000 F d'amende et cinq ans de privation de droits civiques. Michel Caignet, l'un des revendeurs de ces cassettes en France a été condamné à quatre ans dont deux ans et demi fermes, 40 000 F d'amende et cinq ans d'interdiction de droits civiques. Les consommateurs, eux, ont été condamnés à des peines allant de l'amende à six mois de prison avec sursis. Les 71 prévenus étaient poursuivis pour « recel aggravé de corruption de mineurs de plus de 15 ans et de diffusion d'image pornographique de mineurs de plus de 15 ans ».

Les activités de Vuillaume et Caignet étaient pourtant connues depuis des années. Ils animaient une « galerie » près du Luxembourg, à quelques dizaines de mètres du Sénat. On pouvait y acheter des revues ouvertement pédocriminelles comme « P’tit loup » ou « le sexe des anges » … On en était encore à l’édition papier. La vente des K7 et des magnétoscopes allait bouleverser la pédopornographie.

Le réseau de Caignet et de Vuillaume, par ailleurs militants d’extrême-droite, avait été dénoncé dans l’Humanité Dimanche puis dans le livre « L’Industrie du sexe » (Messidor, 1987), par Serge Garde : « dans les années 80, dit-il, ce type de révélations intéressait peu ». Il avait conclu son enquête par cette interrogation : « qui sont les protecteurs des réseaux tolérés ? »