Roman Polanski

Pour faire référence à la page 67 du manifeste

Texte rédigé par (SB) et Serge Garde (SG) - avec Wikipédia

Rescapé de la Shoah, survivant du ghetto de Cracovie, Roman Polanski (né à Paris, en 1933), est devenu l’une des figures majeures du cinéma contemporain. 

Parmi ses œuvres, citons Répulsion, Cul de sac, Le Bal des vampires, Rosemary's Baby, Chinatown, Le Locataire, Tess, Le Pianiste, The Ghost Writer, Carnage et J'accuse 

Il a accumulé les récompenses internationales : Ours d'or en 1966, cinq césars du meilleur réalisateur entre 1980 et 2020, palme d'or à Cannes en 2002, oscar du meilleur réalisateur en 2003 à Hollywood, et grand prix du jury de la Mostra de Venise,en 2019.

En 1969, sa seconde femme, Sharon Tate, est assassinée par des membres d’une secte satanique dirigée par Charles Manson, alors qu'elle est enceinte. 

Il est condamné en 1977 par la justice américaine pour le viol sur Samantha G. âgée de 13 ans. Roman Polanski fuit l’incarcération. Pour Interpol, il devient un criminel en fuite. La justice des USA a retenu six chefs d'accusation contre lui : viol sur mineure, sodomie, fourniture d'une substance prohibée à une mineure, actes licencieux et débauche, relations sexuelles illicites et perversion. 

Roman Polanski s’installe en France, pays qui refuse l’extradition de ses citoyens (Roman Polanski a également la nationalité française).  

Dans les années 2010, plusieurs autres femmes l'accusent de violences sexuelles qui se seraient produites dans les années 1970. Roman Polanski nie ces accusations, hors celle de 1977. 

En 1993, Roman Polanski s'engage à verser une indemnité de cinq cent mille dollars à Samantha Gailey, à la suite d'un procès civil. Selon The New Yorker, le réalisateur ne tient pas cet engagement dans le délai convenu et la somme qu'il a finalement versée demeure inconnue. Selon le quotidien Le Monde, Polanski verse 225 000 dollars, « ce qui met un terme au procès civil ». En 1997, Samantha G. dévoile publiquement lui avoir pardonné et a demandé à plusieurs reprises l'arrêt des poursuites à son encontre. 

En 2009, Roman Polanski est arrêté à Zurich dans le cadre d'un traité d’entraide judiciaire pénale que la Suisse a signé avec les États-Unis et par lequel les deux parties s’engagent à se livrer réciproquement les personnes poursuivies pour des faits d’une certaine gravité. Le réalisateur passe deux mois en prison en Suisse avant d'être assigné huit mois à résidence.

En 2015, la Cour suprême de Pologne refuse à son tour une demande d'extradition des autorités américaines. Au 21ème siècle, Roman Polanski est toujours considéré par Interpol comme un fugitif ; il ne peut circuler librement que dans trois pays : la France, la Pologne et la Suisse. 

Depuis 2010, le réalisateur a fait l'objet de nouvelles accusations qu'il a toutes contestées. Outre Samantha G., onze femmes accusent Polanski d'agressions sexuelles qui auraient eu lieu dans les années 1970.

L'affaire de 1977 a suscité plusieurs polémiques, notamment en 2017 lorsque le réalisateur choisit de renoncer à la présidence des César, des associations féministes ayant vivement protesté contre sa désignation, en raison de sa situation judiciaire. L'année suivante, dans le sillage de l'affaire Harvey Weinstein, Roman Polanski est exclu de l'Académie des Oscars en accord avec les nouvelles « normes de bonne conduite » de l’organisation.